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Portrait de Thomas Aguilera

par Chable

Thomas Aguilera : « Je travaille sur les politiques publiques face au logement informel »

Maître de conférences en science politique à Sciences Po Rennes, Thomas Aguilera est responsable du master Gouverner les Mutations territoriales (GMT) et chercheur au laboratoire Arènes.

 

Pourriez-vous décrire en une phrase vos problématiques de recherche ?

Mes recherches portent sur les questions d’action publique, de gouvernance territoriale en lien avec les mouvements sociaux, dans une perspective comparée et multiniveau en Europe. Plus précisément, je travaille sur les politiques publiques face au logement informel, sur les effets des mouvements sociaux sur l’action publique et sur la régulation du capitalisme de plateforme.

 

Quelles sont le ou les courants et revues de recherche que vous suivez particulièrement dans votre discipline ?

En termes disciplinaires, je suis politiste et sociologue, avec une attention particulière aux études urbaines. Mes recherches s’inscrivent à la croisée de la sociologie de l’action publique, de la sociologie des mouvements sociaux, de la sociologie urbaine et de l’économie politique. Voici quelques exemples de revue que je consulte régulièrement : Gouvernement et action publique, Revue Française de Science politique, Revue française de sociologie, Revue internationale de politique comparée, L’Année sociologique, Sociologie du travail, Métropole, Governance, Policy & Society, American Journal of Political Science, American Journal of Sociology, Social Movements Studies, International Journal of Urban and Regional Research, Urban Studies, City, Participazione e conflitto,…travaillant également sur des enjeux de méthodes de recherche, je consulte des revues spécifiquement dédiées à ces questions : Bulletin de méthodologie sociologique (BMS), Quality & Quantity, Qualitative Research...

 

Avez-vous des méthodologies de recherche que vous affectionnez particulièrement ?

En termes de stratégie de recherche (research design), je privilégie des approches comparatives et je tente d’articuler divers types de techniques de collecte de données (observation ethnographique, entretiens, archivage, collecte et constitution de base de données statistiques), de méthodes de traitement de données (dont la statistiques descriptives et la cartographie). Au-delà des approches développées dans mes propres travaux empiriques, je travaille avec Tom Chevalier (CNRS, ARENES) sur l’enjeu des méthodes mixtes et nous développons avec ce dernier et Benoit Giry (IEP de Rennes, ARENES) un programme de recherche sur les méthodes et le design de méthodes mixtes auquel participent des chercheurs du laboratoire ARENES où nous coordonnons un groupe de recherche transversal intitulé « Méthodes mixtes et épistémologie des sciences sociales ».

 

« Les activités d’enseignement et de recherche s’enrichissent mutuellement »

 

Comment parvenez-vous à trouver un équilibre entre vos activités de recherche et d'enseignement à SPR ? Avez-vous des exemples de fertilisation croisée entre ces deux activités ?

Je suis Maître de conférences, c’est-à-dire « enseignant-chercheur » : la moitié de mon temps est censée être consacrée à l’enseignement et aux diverses responsabilités d’encadrement pédagogiques à l’IEP (jurys, corrections, mémoires…) et la moitié de mon temps à la recherche (réalisation de terrains d’enquête, publications, colloques scientifiques, séminaires, valorisation, direction de doctorant-e-s, responsabilités dans le laboratoire de rattachement (ARENES)). Les enseignants-chercheurs considèrent ces deux activités comme intrinsèquement liées, elles s’enrichissent mutuellement. Alimenter et faire évoluer ses enseignements nécessitent de lire la recherche en sciences sociales en train de se faire : il faut donc actualiser en permanence et être au fait des publications en France et à l’international ; à l’inverse, les activités pédagogiques et les contacts avec les étudiants poussent le chercheur à innover et à actualiser ses propres recherches. Enfin, les étudiant-e-s que nous supervisons en mémoires ou en thèse sont à la base de ce renouvellement de la recherche par les nouvelles générations : c’est essentiel et passionnant à la fois.

 

Y a-t-il des terrains de recherche que vous aimeriez explorer dans un avenir proche ?

De façon générale, mes recherches ont porté sur l’action publique autour des enjeux de logement en Europe, mais avec plusieurs entrées empiriques et théoriques. Après avoir travaillé plusieurs années sur les politiques des squats et des bidonvilles en France-Espagne-UK, je continue de travailler sur les effets des mouvements sociaux sur les politiques publiques en Europe, je travaille depuis 2016 sur les conflits autour des plateformes de location touristiques telles qu’Airbnb et plus largement sur la régulation du capitalisme de plateforme avec Francesca Artioli (UPEC) et Claire Colomb (UCL). En parallèle, je travaille sur les enjeux de méthodes mixtes avec Tom et Benoit. Je développe d’autres projets de recherche et de publication pour le moyen terme mais ils ne sont pas encore mis en œuvre et il est trop tôt pour en parler… !

 

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