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Théâtropolis

Un festival qui explore les liens entre théâtre et politique à partager du 2 au 4 avril. Théâtropolis, un nouveau festival - créé par des étudiants de Sciences Po Rennes - accessible à tous les publics ayant à cœur la promotion de la diversité et de la mixité des pratiques artistiques (avec des amateurs, des professionnels et même des étudiants-comédiens). Une programmation audacieuse avec des représentations, des lectures, des ateliers, des conférences-débats… 
 
"Le festival Théâtropolis est un festival de théâtre politique ouvert à toutes et à tous, professionnels du spectacle comme néophytes, pour découvrir, échanger et s’aventurer dans le monde théâtral et politique" expliquent les organisateurs. "Tout théâtre est-il politique ? Quelle différence entre théâtre militant et théâtre engagé ? Comment créer à partir d’un événement politique ? Les femmes et hommes politiques doivent-ils faire du théâtre ?" Pour cette première édition, "nous avons choisi d’aborder le théâtre politique sous un prisme historique donc de retraverser des événements politiques qui ont marqué l’histoire par des œuvres théâtrales : de la Révolution Française à l’occupation de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, en passant par mai 68 et l’Affaire Bettencourt…".
Conférences, débats, lectures et ateliers rythmeront ces trois jours, entre planches et pavés, entre la maison du théâtre amateur (ADEC) et Sciences Po Rennes, son cloître, ses amphis et sa bibliothèque universitaire. Pour reprendre une citation de Brecht, "Si le théâtre ne peut pas changer le monde, il peut faire prendre conscience au spectateur qu’il pourrait le changer".
 
 
AU PROGRAMME du 2 au 4 AVRIL
 
Mardi 2 avril 
 
15h30 - Pot d’accueil et lancement du festival.
16h - Présentation de travaux par les élèves de la section Théâtre du Bureau des Arts de Sciences Po Rennes.
 
16h45 - Conférence d’Émeline Jouve sur juillet 68 et le Living Theater Le Festival d'Avignon 1968 et le Living Theater : quand le théâtre devient politique.
Émeline Jouve, agrégée d’anglais, est maîtresse de conférences à l’INU Champollion et à l’Université Jean Jaurès à Toulouse. Elle enseigne la littérature américaine et le théâtre anglo-saxon. Elle est membre du laboratoire de Cultures Anglo-Saxonnes (CAS, Toulouse II). Les thèmes de ses recherches sont le théâtre étatsunien, le théâtre de la révolte, le théâtre politique et le théâtre expérimental. Elle a cofondé le programme ACT (Anglophone Contemporary Theatre), programme d’échanges entre les Universités de Toulouse II et de Montpellier et des artistes en France et aux États-Unis. Après un travail sur le théâtre d’avant-garde new-yorkais des années 1920, Émeline Jouve se consacre aujourd’hui aux expérimentations théâtrales des années 60 et s’intéresse particulièrement aux créations du Living Theatre et à la participation de la troupe au Festival d’Avignon de 1968. Ses recherches sur le scandale de juillet 1968, à la suite des événements de mai, ont donné lieu à la publication de Avignon 68 & le Living Theatre. Mémoires d’une révolution ( Ed. Deuxième Époque, 2018).
 
18h - Présentation de travaux par les élèves de la section Théâtre du Bureau des Arts de Sciences Po Rennes.
 
18h45 - Conférence de Marine Bachelot Nguyen sur son rapport à la création en s’appuyant sur divers éléments et références aux dramaturgies et à l’histoire du théâtre politique.  Quelle(s) référence(s) et appuis dramaturgiques pour quelle(s) création(s) ?
Marine Bachelot Nguyen est autrice et metteuse en scène au sein du collectif Lumière d'août, fondé en 2004 à Rennes. Dans son travail elle explore l'alliance de la fiction et du document, les croisements du corps et du politique, les questions féministes et postcoloniales. Elle a écrit et créé les Courtes pièces politiques (2006), Artemisia vulgaris (festival Mettre en scène 2008), Histoires de femmes et de lessives (2009), « La femme ce continent noir... » (2010), À la racine (festival Mettre en scène 2011), La place du chien (2014). Sa pièce Les ombres et les lèvres (Viêtnam LGBT) a été soutenue par le programme Hors-les-Murs de l'Institut Français et par une bourse du CNL. Elle l'a créée au Théâtre National de Bretagne en 2016. Ses textes ont été également mis en scène par David Gauchard, Charlie Windelschmidt, Anne Bisang, Alexandre Koutchevsky, Hélène Soulié, etc. Le fils et Les ombres et les lèvres, La place du chien sont édités chez Lansman, Histoires de femmes et de lessives chez Les Deux Corps, Deux sœurs chez l'Avant-Scène dans le recueil Basta ! Les intrépides de la SACD. En septembre 2017, elle participe à une Pépinière internationale d'artistes de la CITF à Ottawa (Canada). Elle réside en 2018 à l'Institut français de Saïgon (Viêtnam) et à Grenoble (Troisième Bureau/MC2) pour son projet Circulations Capitales, qu'elle créera en septembre 2019. Elle prépare également la création de Akila–Le tissu d'Antigone, pour l'automne 2020. Elle fait de l'accompagnement dramaturgique pour d'autres compagnies, et anime aussi de nombreux ateliers d'écriture et de théâtre. Elle est impliquée dans les collectifs militants HF Bretagne et Décoloniser les Arts.
 
 
 
Mercredi 3 avril 
 
16h30 - Lectures par Julien Caillerez, Loïc Perrin, Martin Poirot et Émilie Schutz, membres de l’Arène Théâtre (Rennes 2). Bettencourt Boulevard et 11 septembre 2001, de Michel Vinaver, J’ai rêvé la révolution de Catherine Anne, Frederico(s) de Filip Forgeau, Les Justes, d’Albert Camus, Le diable en partage, de Fabrice Melquiot.
 
17h15 - Conférence de Floriane Gaber sur le théâtre comme appropriation de l’espace public (théâtre de rue et théâtre militant) Théâtre de rue, théâtre militant.
Après des études au Conservatoire Royal d'art dramatique en Belgique, et un diplôme d'animation, Floriane Gaber obtient une maîtrise de théâtre à l'Institut d’Études Théâtrales et une thèse de Lettres à Paris III, où elle enseigne et crée le CRAR (Centre de Recherche sur les Arts de la Rue, 1992-1998). De 2014 à 2016, elle a assuré la coordination du secrétariat général de la MNACEP (Mission nationale pour l'art et la culture dans l'espace public). Elle collabore, depuis plus de vingt ans, à diverses publications où elle écrit régulièrement, sur la rue (L'AvantScène Théâtre, Rue de la folie, Scènes urbaines, Stradda,www.fluctuat.net.), le cirque, le théâtre, la danse contemporaine et les expressions artistiques non occidentales. Elle est également l'auteur de deux études à échelle européenne, portant sur les publics des arts de la rue et sur l'accompagnement des coproductions transnationales. Sa collaboration à divers réseaux européens et sa connaissance du contexte international lui permettent de porter un regard nuancé sur l'expérience française. Floriane Gaber décrit le contexte dans lequel les arts de la rue ont vu le jour en France.
 
18h - Lectures par Julien Caillerez, Loïc Perrin, Martin Poirot et Émilie Schutz, membres de l’Arène Théâtre (Rennes 2). Bettencourt Boulevard et 11 septembre 2001, de Michel Vinaver, J’ai rêvé la révolution de Catherine Anne, Frederico(s) de Filip Forgeau, Les Justes, d’Albert Camus, Le diable en partage, de Fabrice Melquiot.
 
18h45 - Conférence de Marion Boudier et Guillaume Mazeau sur le spectacle Ça ira (1), Fin de Louis de Joël Pommerat.
Ça ira, Fin de Louis, la Révolution Française au plateau Marion Boudier accompagne Joël Pommerat et La Compagnie Louis Brouillard comme dramaturge depuis 2013 pour des projets au théâtre et à l’opéra. Elle est l’auteure des deux volumes avec Joël Pommerat publiés dans la collection « Apprendre » chez Actes Sud-Papiers en 2015 et 2019 ainsi que des postfaces de Cendrillon, Le Petit Chaperon rouge et Pinocchio. Elle a co-écrit le lexique De quoi la dramaturgie est-elle le nom ? avec le collectif de la revue Agôn (L'Harmattan, 2014). Également maîtresse de conférence en études théâtrales à l’Université d’Amiens, elle s’efforce de créer des passerelles entre la création, l’enseignement et la recherche, trois activités indissociables dans son parcours. Guillaume Mazeau est maître de conférences à l'Université Paris-1 Panthéon Sorbonne (Centre d'Histoire du 19e siècle) et associé à l'Institut d'Histoire du Temps Présent, et il est auteur du Bain de l’histoire. (2009) et de L'Histoire comme émancipation (2019, avec Laurence De Cock et Mathilde Larrère). Il a travaillé comme historien au spectacle Ça ira (1), fin de Louis. Marion Boudier et Guillaume Mazeau ont formé un binôme dramaturge-historien pour la création de Ça ira (1) Fin de Louis. Ça ira (1), fin de Louis, est une fiction politique contemporaine inspirée de la Révolution Française en 1789. L’auteur et metteur en scène Joël Pommerat y interroge la capacité et les motifs qui poussent les individus à renverser le pouvoir en place. Il cherche à étudier les liens entre l’homme et la société et les rapports entretenus entre les citoyens et leurs représentants, thèmes toujours actuels aujourd’hui.
 
18h - Ateliers théâtre avec Thierry Beucher (10 places seulement, sur inscriptions) Comment le jeu peut-il être politique ?
Auteur et metteur en scène. Diplômé du Conservatoire National de Région de Rennes (1985 à 1988), Thierry Beucher a aussi participé à plus d’une vingtaine de spectacles comme acteur, avec différentes compagnies de la région Bretagne. Depuis 2011, il est le directeur artistique du Théâtre de l’Intranquillité (Rennes). Si l’amour n’était pas, sa dernière pièce, a été lue au festival « Regards croisés » (Grenoble - 2017), et au festival d’Uzeste (2018). Elle également a obtenu la bourse de l’association Beaumarchais-SACD, pour l’aide à l’écriture (2018).
 
 
 
Jeudi 4 avril
 
14h - Projection À voix haute - La force de la parole de Stéphane De Freitas et Ladj Ly.
Chaque année à l’Université de Saint-Denis se déroule le concours "Eloquentia", qui vise à élire "le meilleur orateur du 93". Des étudiants de cette université issus de tout cursus, décident d'y participer et s'y préparent grâce à des professionnels (avocats, slameurs, metteurs en scène...) qui leur enseignent le difficile exercice de la prise de parole en public. Au fil des semaines, ils vont apprendre les ressorts subtils de la rhétorique, et vont s’affirmer, se révéler aux autres, et surtout à eux-mêmes. Munis de ces armes, Leïla, Elhadj, Eddy et les autres, s’affrontent et tentent de remporter ce concours pour devenir « le meilleur orateur du 93 ».
 
16h - Débat : L’éloquence est-elle du théâtre ?
 
15h15 - Présentation de travaux par les élèves de la classe du Cycle à Orientation Professionnelle de théâtre du Conservatoire de Rennes (Les Suppliantes, d’Eschyle, Dialogues d’exilés, de Bertolt Brecht, Migrantes, de Claire Audhuy, Et les poissons partirent combattre les hommes, d’Angélica Liddell). 
Les douze élèves du COP de théâtre du Conservatoire de Rennes suivent une moyenne de 20h de théâtre par semaine. Les études sont conduites par le responsable du cycle (M. Eric Houguet) qui s’assure de la collaboration d’artistes engagés dans la création contemporaine. Le thème abordé pour cette proposition concerne la crise migratoire et l’exil. A partir de quand est-on exilé ? Comment porter la parole de migrants ? Des femmes fuyant les fils d’Egyptos, de l’utilité du passeport et de la récurrence des chiffres sous le soleil d’Espagne…
 
17h - Conférence avec Olivier Neveux sur son ouvrage à paraître mi-avril : Contre le théâtre politique ? 
Olivier Neveux est professeur d'histoire et d'esthétique du théâtre à l’École Normale Supérieure (ENS) de Lyon. Rédacteur en chef de la revue Théâtre/Public, il est l'auteur de plusieurs ouvrages, dont Théâtres en lutte, le théâtre militant en France et Politiques du spectateur : les enjeux du théâtre politique aujourd’hui (Editions la Découverte) qui traitent des liens entre théâtre et politique. Il fait paraître en avril 2019 aux Éditions la Fabrique un nouveau livre : Contre le théâtre politique.
 
18h30 - Lecture par les élèves du TNB, sous la direction de Laurent Poitrenaux (Zone à étendre, de Mariette Navarro). 
"Quand l’équipe de Théâtrapolis a proposé à l’école du TNB d’intervenir dans le festival, le hasard a voulu que je lise le texte de Mariette Navarro, "Zone à étendre". J’ai trouvé alors comme une évidence à faire entendre ce texte dans le cadre de ce festival. D’une part, parce que c’est une communauté en marche vers une nouvelle vie à inventer, et que j’y trouvais un écho avec cette communauté que forment depuis quelques mois les élèves de la promotion X, qui sont à l’aube d’une aventure qu’ils inventent chaque jour dans le secret de l’école. D’autre part, je trouvais que le texte de Mariette Navarro par sa forme chorale, était comme un acte politique et poétique, en préférant le "Nous" au "Je", en ayant foi dans une action collective, en ayant foi dans les mots. Une communauté vibrante, aventureuse, qui s’avance malgré les doutes et les peurs vers une forêt des origines où tout pourrait se réinventer !" Laurent Poitrenaux (Responsable pédagogique de l’école du TNB).
 
20h - Représentation de travaux en cours à l’ADEC par le programme Théâtre Études / Théâtre lumières.
En partenariat avec l'ADEC - Maison du théâtre amateur de Rennes, la section « Théâtre-Études » s’adresse aux étudiants souhaitant s’initier et/ou se perfectionner au jeu théâtral et propose des modules de formation avec des artistes professionnels. En phase avec sa programmation annuelle, l’ADEC, en étroite collaboration avec le responsable de la section « Théâtre-Étude » construit un parcours artistique théâtral, de l’écriture au plateau sur quatre semestres successifs avec quatre artistes-intervenants différents. En complément de ces parcours, l’ADEC propose deux interventions autour la découverte de la littérature théâtrale à la bibliothèque de l’ADEC et de l’initiation aux techniques de la lumière et de la régie. La promotion de cette année travaille avec Laure Catherin (promotion TNB 2015) et Chloé Maniscalco qui font partie ensemble de la compagnie théâtrale la Dude Cie. Laure Catherin et Chloé Maniscalco font travailler les étudiants sur le mythe antique d’Érostrate. 
 
 
PRATIQUE
 
Festival Théâtropolis, du 2 au 4 avril. Entrée libre.
À consulter : www.theatropolis.fr
 

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