cours deuxième année

Introduction aux gender studies

Infos

Discipline : Sciences sociales - sociologie - études de genre
Nom de l’enseignant : Erik NEVEU, Béatrice DAMIAN, Eugénie SAITTA
Nombre d’heures : 22H - Semestre 1
Nature et forme de l’épreuve : CT - écrit 3H
ECTS : / cursus international : CC + CT oral 6 ECTS
Code Erasmus : U2EEH47U

Descriptif :

Ce cours prend la forme d'une série d'interventions de deux heures, chacune autonome. L'enjeu est d'introduire non à une imaginaire et fantasméée « theorie du genre » mais aux études de genre. Comment des époques, des sociétés, des groupes sociaux définissent-ils, à partir de différences anatomiques et physiques, des masculinités et des féminités ? Comment se définit socialement ce qui est acceptable ou inconvenant pour un homme ou une femme en matière de séduction, d'ambitions professionnelles, de prise en charge de tâches ménagères ? 

La structuration des interventions varie d'une année sur l'autre, mais on peut suggerer quelques thématiques qui structurent souvent ce cours : Comment définir la catégorie du genre (comme production d'un « sexe social »), d'où vient-elle et pourquoi suscite t-elle parfois des réactions passionnelles ? Quelle est sa dette/ son autonomie au féminismes ? En quoi métiers et carrières sont ils « genrés » ? Que couvre le thème médiatiquement ressassé d'une crise de la masculinité (et pas des féminités) ? En quoi des politiques publiques (congés parentaux, petite enfance) peuvent-elles ou non affecter les rapports de genre ? Quelles sont les changemens des comportements sexuels masculins comme féminins ? Le binôme contrainte/choix peut-il rendre compte de stratégies développées par les femmes tantôt pour prendre en charge plus de charges familailes ou doemstiques que leur conjoint, tantôt pour valoriser une carrière profesionnelle autonome ? Peut-on comprendre l'infinie variété des sexualités par des catégories binaires (masculin/féminin, hétérosexualité/homosexualité, relation amoureuse/sexe tarifé) ? Hommes et femmes s'engagent-ils de façon interchangeable dans la vie politique et associative, y font-ils/elles les mêmes carrières ? Comment les différences de cultures et les traditions nationales peuvent-elles produire des visions différentes (ou convergentes) du masculin et du féminin ? Peut-on théoriser une capacité féminine spécifique (même en la 'sociologisant') pour le maternage ou le care, et l'attention à autrui sans cotiser à une vision essentialiste des rapports de genre ? Que veut dire la notion d'intersectionnalité comme visée d'une articulation entre des caractéristiques de genre, de trajectoire, d'education, de classe, de religion...

Par delà la diversité des thèmes le fil conducteur est de montrer en quoi les manières d'être, de penser et d'agir labelisées comme masculines et féminines ne sont pas réductibles aux effets d'une fatalité anatomique (Freud), de cablages neuronaux différents ou d'une économie affective innée, mais combien ils procédent de rapports sociaux et de processus de socialisation et en cela ne relèvent pas d'un destin incontournable...

Bibliographie :

C Guionnet & E Neveu, « Féminins/ Masculins »  A Colin, 2° Ed, 2014.

C Delphy, L'ennemi Principal II Penser le Gerne, Syllepses, 1998.

P Bourdieu, La Domination masculine, Seuil,  1998

J Acker. (1990), “Hierarchies, Job, Bodies: A Theory of Gendered Organizations”, Gender and Society, vol. 4, n° 2, 1990, p. 139-158.

West C & Zimmerman D, Doing Gender, Gender and Society, vol 1(2), 1987, pp 125-151.